FOODSERVICE et COVID-19

Dès les premières annonces de restriction liées au COVID 19, les consommateurs se sont rués dans les grandes surfaces pour dévaliser les rayons des magasins.

Résultat, les distributeurs ont battu des records de vente et ont réalisé en 4 jours un CA équivalent à la semaine des 2 réveillons cumulés de Noël et Jour de l’An 2020. Les caddies ne contenaient pourtant pas de foie gras, de saumon fumé et d’huîtres de tous calibres mais essentiellement des produits de base, tels que farine, œufs, sucre, beurre, pâtes, riz, conserves de tous types…et produits d’hygiène. C’est dire les volumes de produits qui sont sortis des hypers et supermarchés.

Ces achats de précaution qui vont se renouveler à chaque mesure de confinement entraînent de fait un déséquilibre d’approvisionnement alors que les IAA produisent à 150% de leurs capacités et que les flux logistiques sont d’une fluidité jamais rencontrée.

En parallèle, le samedi 14 Mars, il a été décidé de fermer tous les commerces dits non essentiels dont font partis naturellement  tous les établissements du CHR. Les rideaux baissés depuis désormais une semaine, la consommation alimentaire s’est déplacée du hors domicile vers le domicile.

On perd désormais 25 millions de repas par jour et plus de 130 millions par semaine et ce à parité égale entre la restauration commerciale et la restauration collective dont les établissements scolaires sont fermés et la restauration d’entreprise qui ne fait que maintenir un semblant d’activité.

Conséquence, les distributeurs spécialisés dans l’approvisionnement du Foodservice sont quasiment à l’arrêt et ne livrent que des établissements sanitaires et sociaux, les armées et les prisons ou encore les forces de l’ordre et la sécurité civile.

Le manque à gagner est considérable, il est de l’ordre de 80 millions d’€ par jour de fonctionnement des structures CHR et de collectivités, soit 450 millions d’€ par semaine.

Stocks qui s’accumulent dans les entrepôts, camions de livraison bloqués dans les parcs, les distributeurs foodservice sont en pleine crise, alors que la grande distribution, qui a horreur du vide, cherche à remplir ses rayons après chaque vague massive d’achats.

N’y-a-t-il pas une opportunité pour ces distributeurs du Foodservice de se rapprocher des centrales de la grande distribution et devenir partenaires ou renforcer leurs liens avec ces acteurs pour suppléer aux à-coups d’approvisionnement des GMS.

Proposer de nouvelles marques de produits alimentaires ou d’entretien, fournir des grands conditionnements aux consommateurs dans les rayons des hypers en cette période d’achats de précaution serait une opportunité pour tous les acteurs du marché. Les distributeurs GMS montreraient leur capacité à réagir et à pallier à la saturation de l’outil industriel des IAA et aux distributeurs Foodservice d’atténuer la situation de crise actuelle.

Prenez soin de vous

Rémi VILAINE- GIRA FOODSERVICE